Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

战略 - STRATEGIE - STRATEGY

6 mars 2017

CROYEZ-VOUS QUE LA RECHERCHE DU POUVOIR SOIT COMPATIBLE AVEC LE TAO ?

V2 2017-03-22 - V1 2017-03-06


Ce blog étant francophone, il est normal que nous y traitions, à l'occasion, de phénomènes concernant un pays francophone situé entre l'Andorre et le Luxembourg, entre Jersey et Saint Marin, entre l'Océan Atlantique et la Suisse.

Les électeurs de ce pays vont élire cette année un nouveau président de la République ainsi qu'une nouvelle assemblée législative.

À cette occcasion, prenons un peu de distance
- l
es habitants de ce pays semblent en avoir grand besoin -
et revenons à la source,
c'est-à-dire au
道德经 (Dao4 De2 Jing1° de 老子 (Lao3 zi3) dont voici deux citations, dans une traduction qui est ce qu'elle est (le chinois ancien du Dao De Jing est elliptique et semble parfois obscur) :


Dans la Haute Antiquité, le peuple savait seulement qu’il avait des rois.
Les suivants, il les aima et leur donna des louanges.
Les suivants il les craignit.
Les suivants, il les méprisa.

(...)

Quand la grande Voie eut dépéri, on vit paraître l’humanité et la justice.
Quand la prudence et la perspicacité se furent montrées, on vit naître une grande hypocrisie.
Quand les six parents eurent cessé de vivre en bonne harmonie, on vit des actes de piété filiale et d’affection paternelle.
Quand les États furent tombés dans le désordre, on vit des sujets fidèles et dévoués.

Attention au contenu :
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, le "Dao de jing" n'est pas un traité de science politique.  Le "Dao de jing" est un livre qui cerne la notion de "Dao" (Tao) y compris, notamment, "en creux" (ce que le Tao n'est pas pas, ce qui se passe quand le Tao "a dépéri"), et c'est ce qui est fait dans les textes cités ci-dessus : une approche "en creux" à travers des métaphores prises dans le domaine de la science politique.

Cette importante précision étant apportée, rien n'empêche de méditer comment retentit ce texte au regard de l'actualité politique.

Le "Dao De Jing" (pinyin) est plus connu en français sous la transcription "Tao te king",
de même le nom de "Laozi" est plus connu par la transcription "Lao Tseu".


Bien à vous,

K.




 

Publicité
Publicité
1 janvier 2017

La sortie de l'Euro expliquée aux collégiens + Question fondamentale sur l'euro

 

2017-01-01 La sortie de l'Euro expliquée aux collégiens

Penchons nous un instant sur ce pays francophone
situé entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud
et où une élection majeure se tiendra en 2017.

Cettains politiciens populistes (situés aux deux extrêmes)
prônent un remède-miracle (si on les écoute) :
l'abandon de l'euro.
Et donc le retour à une monnaie nationale.

Examinons cette éventualité en économiste.

C'est-à-dire qu'au lieu d'exciter les émotions primaires (colère, peur)
comme le font les politiciens,
procédons froidement à un examen clinique, en pur économiste.

Quelle est la situation ?

(1) Ce pays est très endetté :
sa dette publique est actuellement de l'ordre de 100% du PIB (Produit Intérieur Brut).

(2) Cette dette ne cesse d'augmenter, puisque le budget de cet État est chroniquement déficitaire...

(3) La plus grande partie de cette dette est libellé en euros.
Et c'est cette partie de la dette - libellée en euros - qui continue d'augmenter actuellement.

(4) Le fardeau du déficit public chronique de cet État est considérablement allégé par l'action actuelle de la BCE (Banque Centrale Européenne) :
l'assouplissement quantitatif (quantitative easing) a pour effet de faire baisser les taux auxquels se financent les États de la zone Euro.
Voir en fin d'article les explications sur la politique monétaire.

Pour prendre un exemple précis, le pays dont nous parlons s'est financé en 2016 à un taux moyen extrêmement bas, proche de 0% pour les obligations d'État à maturité de 10 ans.

Quant à l'Allemagne, pendant une partie de l'année 2016, elle s'est financé à des taux négatifs (!) pour une maturité de 10 ans.
L'obligation de l'État allemand à dix ans est LA référence, on l'appelle familièrement le Bund (abréviation de Bundesanleihe).

Grâce à l'action de la BCR, d'autres États de la zone euro - Italie, Espagne, Portugal - se sont financés à des taux très raisonnables (compte tenu de leur situation économique), avec pour chaque État une situation particulière qu'on repère par son spread (écart en anglais), mais écart de quoi avec quoi ?

Écart de taux de l'obligation à 10 ans [de l'État considéré] avec le taux du Bund au même instant.
Ce spread s'exprime en "points de base", c'est-à-dire en centièmes de pourcent. Le point de base est une unité plus fine, très commode pour les spreads.
Par exemple, si le spread est de 1%,
on dit qu'il est de 100 points de base.
(C'est exactement la même chose avec les mètres et les centimètres :
pour mentionner la taille de cerrtains objets vous allez préférer parler en centimètres plutôt qu'en mètres : par commodité).

Prenons des exemples.

Le 30/12/2016, pendant le dernier jour de cotation de l'année 2016,
le taux du Bund a fluctué entre 0.17% et 0.21%,
et a clôturé à 0.207 %.
C'est très bas pour une obligation d'État à 10 ans.

Mais en 2016, le taux du Bund est même descendu jusqu'à -0.19% (oui, une valeur négative, dans ce cas c'est l'investisseur qui paye l'État allemand pour continuer à détenir son obligation. La signature de l'Allemagne est jugée très sûre).

Le même jour (30/12/2016), le taux de l'obligation d'État italienne à 10 ans a varié entre 1,794% et 1,840 % pour clôturer à 1,822 %.
Dans ce contexte, pour l'obligation d'État italienne à 10%, le spread en clôture du 30/12/2016 s'est établi à 1,822 - 0,207 = 1,615 soit
161,5 points de base.
C'est beaucoup ?

Oui, c'est beaucoup. Cet écart de taux entre l'Italie et l'Allemagne incorpore beaucoup d'éléments qui interviennent dans la capacité d'un État à rembourser sa dette.

Listons quelques uns de ces éléments (classés non pas importance, mais plutôt selon la longueur du développement):

- La stabilité politique (un pays comme l'Italie contient des mouvements populistes qui prétendent vouloir sortir de l'Euro, sans en mesurer les conséquences, nous y viendrons plus loin).

- La situation budgétaire : déficit, équilibre ou excédent.
Un État - même avec un budget à l'équilibre voire excédentaire (comme en Allemagne) doit emprunter pour refinancer les anciennes dettes qui arrivent à échéance.
Mais quand un État est chroniquement déficitaire, sa dette augmente et il doit mprunter de plus en plus, d'une pari pour financer le budget de l'année, et d'autre part pour refinancer les dettes antérieures qui arrivent à échéance et qu'il ne peut pas rembourser.

- La prospérité économique : des entreprises prospères et des citoyens prospères ont la capacité de payer l'impôt, et donc d'aider l'État à rembourser sa dette.

- La capacité à collecter l'impôt : un État qui n'arrive pas à collecter l'impôt se trouve confronté à un problème supplémentaire, très difficile à résoudre parce ce type de problème résultent d'habitudes solidement ancrées dans le comportement des entreprises et de la population.
Un exemple : l'État grec. Cette difficulté à lever l'impôt n'est pas le seul problème de la Grèce, mais c'est un grave problème.

- La capacité à réformer : dans une économie mondialisée - votre smartphone n'est fabriqué en Europe -, chaque pays se spécialise dans certains produits et services mais il y a une concurrence entre pays qui fabrique les mêmes produits ou les mêmes composants de produits.

Les fruits et légumes d'Espagne sont exportés dans d'autres pays d'Europe, et certains de ces pays produisent parfois le même type de fruits ou de légumes mais à un prix supérieur. Ici comme pour beaucoup d'autres produits, la cause principale n'est pas la différence d'ensoleillement, c'est le coût de la main-d'oeuvre.
C'est pour cette raison que les vêtements, les smartphones etc. sont fabriqués dans des pays à faible coût de main-d'oeuvre.
Alors, est-ce que réformer, c'est baisser le salaire horaire ?

Non, pas forcément. Par contre, rendre le marché du travail plus fluide, en facilitant l'embauche et le licenciement, cela aide les entreprises à faire face à des fluectuations de commande, à la hausse (embauche) comme à la baisse (licenciement).

Ouvrir un marché à la concurrence, c'est aussi une réforme utile.
Si vous autorisez les transports interurbains en autocar, vous allez booster un mode de transport économique et des gens qui jusque là voyageaient rarement (parce que le train est cher) vont pouvoir voyager.

Et pourquoi donc les transports interurbains en autocar étaient pratiquement inexistant (sauf à l'international) : pour ne pas faire de concurrence à la compagnie nationale ferroviaire, qui avait* le monopole du transport par rail. (*Imparfait, parce que l'Union européenne a imposé la fin - progressive - des monopoles de transport ferroviaire).

Voilà une réforme qui ne coûte pas grand-chose (en première approche) à l'État et qui peut créer de la valeur. En seconde approche, la compagnie nationale ferroviaire peut se retrouver avec un déficit accru, ce qui amène l'État à lui fournir une aide financière.
Mais bon, mettre les différents types de transport en concurrence, c'est a priori une bonne politique : chaque acteur doit être compétitif - en matière de prix et en matière de gestion de son entreprise.
Quand une entreprise est en situation de monopole public (c'est-à-dire organisé légalement), ses agents peuvent faire grève à tout moment en bloquant la vie économique du pays et peuvent donc, grâce au monopole légalisé, obtenir des avantages élevés.
La régulation de la concurrence a pour but de mettre dans les mêmes conditions tous les acteurs d'un même secteur.
Exemples à creuser : les transports, l'énergie, les taxis, les notaires, ...

Reprenons le fil principal : après avoir présenté le contexte, réfléchissons maintent à ce qui va se passer si un pays sort de la zone Euro.

Action envisagée et prônée par certains politiciens populistes (aux deux extrêmes de l'horizon politique) : sortir leur pays de la zone euro, et taxer les produits étrangers pour favoriser les produits nationaux.

Dans un pareil scénario, quelles seraient les conséquances prévisibles d'une sortie de la zone Euro et d'un retour à une monnaie nationale ?

(1) La plus grande partie de la dette du pays concerné est libellée en euros.
Sortir de la zone euro n'y change rien dans l'immédiat.
Au bout de deux ou trois décennies, oui, la situation aura évolué.
Malheureusement, des catastrophes seront survenues avant, comme nous allons le voir.

(2) La sortie de la zone Euro va immédiatement entraîner une grande défiance des investisseurs vis à vis de la dette du pays concerné.

Très vite, lors du retour à une monnaie nationale et dans les mois qui suivront, cette monnaie se retrouvera sous pression et la Banque centrale du pays concerné n'aura d'autre choix que de dévaluer sa monnaie.

Cette dévaluation forcée aura de multiples impacts :

- La dette - pour une grande part libellée en euros - va exploser mécaniquement, du fait de la dévaluation de la monnaie nationale !

- Un appauvrissement des citoyens de ce pays, parce que leur patrimoine financier sera essentiellement en monnaie nationale. Les biens immobiliers de ce pays seront plus facilement acquis par des étrangers qui verront le prix de ces biens baisser dans leur monnaie à eux. - une inflation importée. Parce que les vêtements, les smartphones et ordinateurs fabriqués dans les pays à faible coût de main-d'oeuvre coûteront plus cher, du fait de la dévaluation.
Le pétrole, matière première se négociant en dollars (USD) coûtera plus cher, du fait de la dévaluation. D'où renchérissement du carburant, des factures de chauffage et d'électricité, donc...

- Augmentation du coût de production pour les entreprises de biens et services implantées sur le sol national.

Dans le cas des entreprises exportatrices - les seules à bénéficier potentiellement d'une dévaluation -, le "bienfait" de la dévaluation sera donc diminué par l'augmentation des coûts de production.

Développement : en cas de dévaluation, l'inflation importée est un phénomène mécanique qui ne peut être combattu qu'à long terme.

En effet, penser qu'on va remplacer les produits importés par des produits fabriqué sur place est une totale illusion.
Vous n'allez pas créer en Europe des usines compétitives pour fabriquer des vêtements, des chaussures, des smartphones, des ordinateurs.

Vous allez continuer à les importer et du fait de la dévaluation de la monnaie nationale, votre pouvoir d'achat se réduira comme peau de chagrin. Mais pour l'État, le mécanisme est tout aussi impitoyable :
l'État devra rembourser une dette principalement libellée en euros dont le montant, exprimé en monnaie nationale, aura explosé.

Et comme le pays se sera appauvri (sauf les entreprises exportatrices), l'État récoltera moins d'impôt et ne parviendra pas à équilibrer son budget, sauf en sabrant les dépenses sociales.

Dans un pareil scénario (sortie de la zone euro), le plus vraisemblable serait que le pays fasse défaut sur sa dette à moyenne échéance (trois, quatre ou cinq ans).

Voulez-vous avoir une idée de ce que subit un pays qui fait défaut sur sa dette ?
Renseignez-vous sur le cas de l'Argentine qui a fait défaut en décembre 2001 et n'est toujours pas sortie de la grave crise économique et sociale où elle a plongé.

Certes l'Argentine - via Kirchner - a fini par conclure un avec la plupart de ses créanciers, mais pas tous...
Il reste les fonds "vautours" détenteurs de 7% de sa dette.
Ces fonds vautours ont acheté à bas prix la dette argentine et entendent bien se faire rembourser, avec l'aide de la justice américaine (États-Unis) qui a condamné l'État argentin à plusieurs reprises.

Quant à la situtation d'une grande partie de la population argentine, elle reste dramatique.

NOTE
Explications (simplifiées, le mécanisme réel est un peu complexe)
sur les effets de la politique monétaire d'assouplissement quantitatif.

Le 22 janvier 2015, la BCE a décidé de pratiquer une politique monétaire d'assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE).

Cette politique monétaire consiste en l'achat massif - par la BCE - de titres de dette du marché secondaire (c'est-à-dire des obligations déjà émises, tandis que le marché primaire est le marché des émissions de dettes).

Ce programme, prévu jusqu'en septembre 2016, a permis d'abaisser drastiquement les taux auxquels se financent les États de la zone euro sur le marché primaire.

Certes c'est sur le marché secondaire que la BCE achète des titres de dette.
Mais de façon générale, il y a une demande pour les titres de dette et notamment pour les obligations d'État : les États des pays développées font rarement défaut sur leur dette, et une obligation rapporte un certain coupon annuel, fixé - lors de son émission - en fonction de l'offre et de la demande.

Traditionnellement, ce sont les grands investisseurs (banques, assurances, fonds de pension, fonds communs de placement) qui achètent des titres de dette : voilà la demande traditionnelle.

Le coupon annuel d'une obligation est fixé, mais pas son cours.
Que se passe-t-il quand la BCE déboule sur le marché de la dette ?

L'achat massif de titres de dettes par la BCE, c'est un accroissement - massif - de la demande (sur le marché secondaire) : cet accroissement massif de la demande assèche le marché de la dette er donc fait monter les prix des obligations :
ce qui est rare est cher.
Or le taux des obligations varie en sens inverse de leur cours.
Donc la hausse du cours des obligations entraîne une baisse de leur taux (voir ci-dessous pourquoi***) et par contagion immédiate, entraîne une baisse des taux sur le marché primaire (le marché de l'émission de la dette) :
voilà comment les États de la zone Euro financent actuellement leur dette à des taux ridiculement bas par rapport à leur situation budgétaire réelle, notamment pour les pays en difficulté.

***Pourquoi le taux des obligations varie en sens inverse de leur cours ?

Nous allons prendre un exemple avec des chiffres très éloignés des chiffes actuels mais qui permettent de faire facilement du calcul mental.

Supposons que la Banque centrale rachète massivement des obligations d'État d'une maturité de 10 ans, d'une valeur initiale de 1000 € et d'un taux initial de 4%. Autrement dit, le coupon annuel est de 40 €, ce montant a été fixé lors de l'émission de cette obligation.

L'achat massif et régulier d'obligations par la Banque centrale fait monter le cours de cette obligation à 1250 €. Mais le coupon annuel est toujours de 50 €, donc dans ce contexte, le rendement passe à 50/1250 = 4%.
Ici c'est facile à vérifier, allons-y pas à pas :
1250 = 100 x 12,5 = 50 x 25 = 50 x (100/4)
Donc 1250/50 = 100/4 et donc 50/1250 = 4/100.

Il ne s'agit pas là d'une démonstration, mais d'un exemple pédagogique.
Ce que vous avez vérifié sur cet exemple (fictif), c'est un enchaînement mécanique :
quand le numérateur est constant (le montant du coupon) et que vous augmentez le dénominateur (le prix de l'obligation), vous baissez le rendement de l'obligation et donc vous baissez le taux auquel doit se financer l'émetteur de l'obligation, ici un État.

Résumé du mécanisme : le coupon annuel d'une obligation étant fixe, quand le cours de l'obligation augmente, le rendement de l'obligation diminue. Fin de la parenthèse sur l'assouplissement quantitatif de la BCE.

--- FIN ---

 

La sortie de l'Euro expliquée aux collégiens

Penchons nous un instant sur ce pays francophone
situé entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud
et où une élection majeure se tiendra en 2017.
y prônent l'abandon de l'euro.
Et donc le retour à une monnais nationale.

Examinons cette éventualité en économiste.

C'est-à-dire qu'au lieu d'exciter les émotions primaires (colère, peur) comme le font les politiciens,
procédons froidement à un examen clinique, en pur économiste.

Quelle est la situation ?

(1) Ce pays est très endetté :
sa dette publique est actuellement de l'ordre de 100% du PIB (Produit Intérieur Brut).

(2) Cette dette ne cesse d'augmenter, puisque le budget de cet État est chroniquement déficitaire...

(3) La plus grande partie de cette dette est libellé en euros.
Et c'est cette partie de la dette - libellée en euros - qui continue d'augmenter actuellement.

(4) Le fardeau du déficit public chronique de cet État est considérablement allégé par l'action actuelle de la BCE (Banque Centrale Européenne) :
l'assouplissement quantitatif (quantitative easing) a pour effet de faire baisser les taux auxquels se financent les États de la zone Euro.
Voir en fin d'article les explications sur la politique monétaire.

Pour prendre un exemple précis, le pays dont nous parlons s'est financé en 2016 à un taux moyen extrêmement bas, proche de 0% pour les obligations d'État à maturité de 10 ans.

Quant à l'Allemagne, pendant une partie de l'année 2016, elle s'est financé à des taux négatifs (!) pour une maturité de 10 ans.
L'obligation de l'État allemand à dix ans est LA référence, on l'appelle familièrement le Bund (abréviation de Bundesanleihe).

Grâce à l'action de la BCR, d'autres États de la zone euro - Italie, Espagne, Portugal - se sont financés à des taux très raisonnables (compte tenu de leur situation économique), avec pour chaque État une situation particulière qu'on repère par son spread (écart en anglais), mais écart de quoi avec quoi ?

Écart de taux de l'obligation à 10 ans [de l'État considéré] avec le taux du Bund au même instant.
Ce spread s'exprime en "points de base", c'est-à-dire en centièmes de pourcent. Le point de base est une unité plus fine, très commode pour les spreads.
Par exemple, si le spread est de 1%,
on dit qu'il est de 100 points de base.
(C'est exactement la même chose avec les mètres et les centimètres :
pour mentionner la taille de cerrtains objets vous allez préférer parler en centimètres plutôt qu'en mètres : par commodité).

Prenons des exemples.

Le 30/12/2016, pendant le dernier jour de cotation de l'année 2016,
le taux du Bund a fluctué entre 0.17% et 0.21%,
et a clôturé à 0.207 %.
C'est très bas pour une obligation d'État à 10 ans.

Mais en 2016, le taux du Bund est même descendu jusqu'à -0.19% (oui, une valeur négative, dans ce cas c'est l'investisseur qui paye l'État allemand pour continuer à détenir son obligation. La signature de l'Allemagne est jugée très sûre).

Le même jour (30/12/2016), le taux de l'obligation d'État italienne à 10 ans a varié entre 1,794% et 1,840 % pour clôturer à 1,822 %.
Dans ce contexte, pour l'obligation d'État italienne à 10%, le spread en clôture du 30/12/2016 s'est établi à 1,822 - 0,207 = 1,615 soit
161,5 points de base.
C'est beaucoup ?

Oui, c'est beaucoup. Cet écart de taux entre l'Italie et l'Allemagne incorpore beaucoup d'éléments qui interviennent dans la capacité d'un État à rembourser sa dette.

Listons quelques uns de ces éléments (classés non pas importance, mais plutôt selon la longueur du développement):

- La stabilité politique (un pays comme l'Italie contient des mouvements populistes qui prétendent vouloir sortir de l'Euro, sans en mesurer les conséquences, nous y viendrons plus loin).

- La situation budgétaire : déficit, équilibre ou excédent.
Un État - même avec un budget à l'équilibre voire excédentaire (comme en Allemagne) doit emprunter pour refinancer les anciennes dettes qui arrivent à échéance.
Mais quand un État est chroniquement déficitaire, sa dette augmente et il doit mprunter de plus en plus, d'une pari pour financer le budget de l'année, et d'autre part pour refinancer les dettes antérieures qui arrivent à échéance et qu'il ne peut pas rembourser.

- La prospérité économique : des entreprises prospères et des citoyens prospères ont la capacité de payer l'impôt, et donc d'aider l'État à rembourser sa dette.

- La capacité à collecter l'impôt : un État qui n'arrive pas à collecter l'impôt se trouve confronté à un problème supplémentaire, très difficile à résoudre parce ce type de problème résultent d'habitudes solidement ancrées dans le comportement des entreprises et de la population.
Un exemple : l'État grec. Cette difficulté à lever l'impôt n'est pas le seul problème de la Grèce, mais c'est un grave problème.

- La capacité à réformer : dans une économie mondialisée - votre smartphone n'est fabriqué en Europe -, chaque pays se spécialise dans certains produits et services mais il y a une concurrence entre pays qui fabrique les mêmes produits ou les mêmes composants de produits.

Les fruits et légumes d'Espagne sont exportés dans d'autres pays d'Europe, et certains de ces pays produisent parfois le même type de fruits ou de légumes mais à un prix supérieur. Ici comme pour beaucoup d'autres produits, la cause principale n'est pas la différence d'ensoleillement, c'est le coût de la main-d'oeuvre.
C'est pour cette raison que les vêtements, les smartphones etc. sont fabriqués dans des pays à faible coût de main-d'oeuvre.
Alors, est-ce que réformer, c'est baisser le salaire horaire ?

Non, pas forcément. Par contre, rendre le marché du travail plus fluide, en facilitant l'embauche et le licenciement, cela aide les entreprises à faire face à des fluectuations de commande, à la hausse (embauche) comme à la baisse (licenciement).

Ouvrir un marché à la concurrence, c'est aussi une réforme utile.
Si vous autorisez les transports interurbains en autocar, vous allez booster un mode de transport économique et des gens qui jusque là voyageaient rarement (parce que le train est cher) vont pouvoir voyager.

Et pourquoi donc les transports interurbains en autocar étaient pratiquement inexistant (sauf à l'international) : pour ne pas faire de concurrence à la compagnie nationale ferroviaire, qui avait* le monopole du transport par rail. (*Imparfait, parce que l'Union européenne a imposé la fin - progressive - des monopoles de transport ferroviaire).

Voilà une réforme qui ne coûte pas grand-chose (en première approche) à l'État et qui peut créer de la valeur. En seconde approche, la compagnie nationale ferroviaire peut se retrouver avec un déficit accru, ce qui amène l'État à lui fournir une aide financière.
Mais bon, mettre les différents types de transport en concurrence, c'est a priori une bonne politique : chaque acteur doit être compétitif - en matière de prix et en matière de gestion de son entreprise.
Quand une entreprise est en situation de monopole public (c'est-à-dire organisé légalement), ses agents peuvent faire grève à tout moment en bloquant la vie économique du pays et peuvent donc, grâce au monopole légalisé, obtenir des avantages élevés.
La régulation de la concurrence a pour but de mettre dans les mêmes conditions tous les acteurs d'un même secteur.
Exemples à creuser : les transports, l'énergie, les taxis, les notaires, ...

Reprenons le fil principal : après avoir présenté le contexte, réfléchissons maintent à ce qui va se passer si un pays sort de la zone Euro.

Action envisagée et prônée par certains politiciens populistes (aux deux extrêmes de l'horizon politique) : sortir leur pays de la zone euro, et taxer les produits étrangers pour favoriser les produits nationaux.

Dans un pareil scénario, quelles seraient les conséquances prévisibles d'une sortie de la zone Euro et d'un retour à une monnaie nationale ?

(1) La plus grande partie de la dette du pays concerné est libellée en euros.
Sortir de la zone euro n'y change rien dans l'immédiat.
Au bout de deux ou trois décennies, oui, la situation aura évolué.
Malheureusement, des catastrophes seront survenues avant, comme nous allons le voir.

(2) La sortie de la zone Euro va immédiatement entraîner une grande défiance des investisseurs vis à vis de la dette du pays concerné.

Très vite, lors du retour à une monnaie nationale et dans les mois qui suivront, cette monnaie se retrouvera sous pression et la Banque centrale du pays concerné n'aura d'autre choix que de dévaluer sa monnaie.

Cette dévaluation forcée aura de multiples impacts :

- La dette - pour une grande part libellée en euros - va exploser mécaniquement, du fait de la dévaluation de la monnaie nationale !

- Un appauvrissement des citoyens de ce pays, parce que leur patrimoine financier sera essentiellement en monnaie nationale. Les biens immobiliers de ce pays seront plus facilement acquis par des étrangers qui verront le prix de ces biens baisser dans leur monnaie à eux. - une inflation importée. Parce que les vêtements, les smartphones et ordinateurs fabriqués dans les pays à faible coût de main-d'oeuvre coûteront plus cher, du fait de la dévaluation.
Le pétrole, matière première se négociant en dollars (USD) coûtera plus cher, du fait de la dévaluation. D'où renchérissement du carburant, des factures de chauffage et d'électricité, donc...

- Augmentation du coût de production pour les entreprises de biens et services implantées sur le sol national.

Dans le cas des entreprises exportatrices - les seules à bénéficier potentiellement d'une dévaluation -, le "bienfait" de la dévaluation sera donc diminué par l'augmentation des coûts de production.

Développement : en cas de dévaluation, l'inflation importée est un phénomène mécanique qui ne peut être combattu qu'à long terme.

En effet, penser qu'on va remplacer les produits importés par des produits fabriqué sur place est une totale illusion.
Vous n'allez pas créer en Europe des usines compétitives pour fabriquer des vêtements, des chaussures, des smartphones, des ordinateurs.

Vous allez continuer à les importer et du fait de la dévaluation de la monnaie nationale, votre pouvoir d'achat se réduira comme peau de chagrin. Mais pour l'État, le mécanisme est tout aussi impitoyable :
l'État devra rembourser une dette principalement libellée en euros dont le montant, exprimé en monnaie nationale, aura explosé.

Et comme le pays se sera appauvri (sauf les entreprises exportatrices), l'État récoltera moins d'impôt et ne parviendra pas à équilibrer son budget, sauf en sabrant les dépenses sociales.

Dans un pareil scénario (sortie de la zone euro), le plus vraisemblable serait que le pays fasse défaut sur sa dette à moyenne échéance (trois, quatre ou cinq ans).

Voulez-vous avoir une idée de ce que subit un pays qui fait défaut sur sa dette ?
Renseignez-vous sur le cas de l'Argentine qui a fait défaut en décembre 2001 et n'est toujours pas sortie de la grave crise économique et sociale où elle a plongé.

Certes l'Argentine - via Kirchner - a fini par conclure un avec la plupart de ses créanciers, mais pas tous...
Il reste les fonds "vautours" détenteurs de 7% de sa dette.
Ces fonds vautours ont acheté à bas prix la dette argentine et entendent bien se faire rembourser, avec l'aide de la justice américaine (États-Unis) qui a condamné l'État argentin à plusieurs reprises.

Quant à la situtation d'une grande partie de la population argentine, elle reste dramatique.

NOTE
Explications (simplifiées, le mécanisme réel est un peu complexe)
sur les effets de la politique monétaire d'assouplissement quantitatif.

Le 22 janvier 2015, la BCE a décidé de pratiquer une politique monétaire d'assouplissement quantitatif (quantitative easing ou QE).

Cette politique monétaire consiste en l'achat massif - par la BCE - de titres de dette du marché secondaire (c'est-à-dire des obligations déjà émises, tandis que le marché primaire est le marché des émissions de dettes).

Ce programme, prévu jusqu'en septembre 2016, a permis d'abaisser drastiquement les taux auxquels se financent les États de la zone euro sur le marché primaire.

Certes c'est sur le marché secondaire que la BCE achète des titres de dette.
Mais de façon générale, il y a une demande pour les titres de dette et notamment pour les obligations d'État : les États des pays développées font rarement défaut sur leur dette, et une obligation rapporte un certain coupon annuel, fixé - lors de son émission - en fonction de l'offre et de la demande.

Traditionnellement, ce sont les grands investisseurs (banques, assurances, fonds de pension, fonds communs de placement) qui achètent des titres de dette : voilà la demande traditionnelle.

Le coupon annuel d'une obligation est fixé, mais pas son cours.
Que se passe-t-il quand la BCE déboule sur le marché de la dette ?

L'achat massif de titres de dettes par la BCE, c'est un accroissement - massif - de la demande (sur le marché secondaire) : cet accroissement massif de la demande assèche le marché de la dette er donc fait monter les prix des obligations :
ce qui est rare est cher.
Or le taux des obligations varie en sens inverse de leur cours.
Donc la hausse du cours des obligations entraîne une baisse de leur taux (voir ci-dessous pourquoi***) et par contagion immédiate, entraîne une baisse des taux sur le marché primaire (le marché de l'émission de la dette) :
voilà comment les États de la zone Euro financent actuellement leur dette à des taux ridiculement bas par rapport à leur situation budgétaire réelle, notamment pour les pays en difficulté.

***Pourquoi le taux des obligations varie en sens inverse de leur cours ?

Nous allons prendre un exemple avec des chiffres très éloignés des chiffes actuels mais qui permettent de faire facilement du calcul mental.

Supposons que la Banque centrale rachète massivement des obligations d'État d'une maturité de 10 ans, d'une valeur initiale de 1000 € et d'un taux initial de 4%. Autrement dit, le coupon annuel est de 40 €, ce montant a été fixé lors de l'émission de cette obligation.

L'achat massif et régulier d'obligations par la Banque centrale fait monter le cours de cette obligation à 1250 €. Mais le coupon annuel est toujours de 50 €, donc dans ce contexte, le rendement passe à 50/1250 = 4%.
Ici c'est facile à vérifier, allons-y pas à pas :
1250 = 100 x 12,5 = 50 x 25 = 50 x (100/4)
Donc 1250/50 = 100/4 et donc 50/1250 = 4/100.

Il ne s'agit pas là d'une démonstration, mais d'un exemple pédagogique.
Ce que vous avez vérifié sur cet exemple (fictif), c'est un enchaînement mécanique :
quand le numérateur est constant (le montant du coupon) et que vous augmentez le dénominateur (le prix de l'obligation), vous baissez le rendement de l'obligation et donc vous baissez le taux auquel doit se financer l'émetteur de l'obligation, ici un État.

Résumé du mécanisme : le coupon annuel d'une obligation étant fixe, quand le cours de l'obligation augmente, le rendement de l'obligation diminue. Fin de la parenthèse sur l'assouplissement quantitatif de la BCE.

---
Mais en deçà du problème évoqué - la sortie de la zone euro d'un pays qui a beaucoup à y perdre - se pose une question fondamentale à propos de l'euro :

Dans sa forme actuelle, cette monnaie commune est-elle viable ?

Ce serait le sujet d'un autre article.
D'excellents économistes se sont d'ailleurs exprimés sur le sujet,
vous pouvez trouver leurs analyses dans la presse économique.

--- FIN ---

20 septembre 2016

FUSION DANS L'ACIER entre BAOSTEEL et WUHAN IRON & STEEL

2016-09-20

Le sidérurgiste BAOSTEEL
va racheter WUHAN IRON & STEEL (武汉钢铁(集团)公司).

Ces deux compagnies sont des compagnies d'État.
Rappel : le gouvernement chinois souhaite concentrer l'industrie sidérurgique afin de réduire les surcapacités de ce secteur.
Qui dit réduction des surcapacités dit réduction d'effectifs.
Fin 2015, WISCO (WUHAN IRON & STEEL) a annoncé 11 000 licenciements.

Le problème social causé par ce type de licenciement, c'est la reconversion des ouvriers.
Un ouvrier de la sidérurgie qui gagnait relativement bien sa vie se verra proposer des boulots nettement moins bien payés.
Le problème est particulièrement criant dans le nord-est de la Chine dont l'économie était fondée sur l'industrie lourde.
Le problème est moins grave à Wuhan (武汉), capitale du Hubei (湖北) qui se trouve dans le centre-est de la Chine et qui offre de nombreux emplois industriels, dans l'industrie automobile notamment.

Le nom complet de BAOSTEEL est
SHANGHAI BAOSTEEL CORPORATION COMPANY (上海宝钢集团公司).
Son siège se trouve à dans le district de Pudong (浦东新区, Pǔdōng Xīn Qū),
quartier des affaires de Shanghai (上海).

Le groupe forgé par la réunion de ces deux entités va devenir
le premier sidérurgiste chinois
et, accessoirement, le second sidérurgiste mondial derrière ARCELOR-MITTAL.

Histoire du groupe
Dans le nom de la compagnie BAOSTEEL le caractère BAO vient de la compagnie initiale,
BAOSHAN IRON and STEEL qui, après absorption de plusieurs compagnies,
est devenue SHANGHAI BAOSTEEL CORPORATION COMPANY.
BAOSHAN est le nom d'un autre district de
Shanghai.

Le district de Baoshan (宝山区 Bǎoshān Qū) est voisin de Pudong,
et ces deux districts sont en bordure du delta du fleuve Yangzi (长江三角洲).
Voir ci-dessous la carte administrative de Shanghai.

Pour vous donner une idée, selon les chiffres de 2010,
le district de Baoshan avait une population de 1 900 000 d'habitants,
le district de Pudong une population de 5 000 000 d'habitants,
et la municipalité de Shangai dans son ensemble
avait une population de 23 000 000 d'habitants.

Shanghai_Carte_administrative



Bien à vous,

K.













19 juillet 2015

DSK SUR L'ACCORD ENTRE LA GRÈCE ET SES CRÉANCIERS - 2015-07-18

2015-07-18

"À MES AMIS ALLEMANDS" ;
"AN MEINE DEUTSCHEN FREUNDE" ;

"TO MY GERMAN FRIENDS"

Lettre ouverte de Dominique Strauss-Kahn*
sur le récent accord entre la Grèce et ses créanciers

* Ancien directeur général du Fonds Monétaire International (2007-2011).

DSK juge "effrayantes" les conditions de l'accord :
pour lui, les mesures imposées à la Grèce créent - je cite - 
"un climat dévastateur" pour l'unité européenne.

Ci-dessous la version française du texte (trois premières images),
puis la version allemande (trois images suivantes)

puis la version anglaise (trois dernières images).

Français.

to-my-german-friends-7-638

 

to-my-german-friends-8-638

 

to-my-german-friends-9-638
Deutsch

 

to-my-german-friends-4-638

 

to-my-german-friends-5-638

 

to-my-german-friends-6-638
English

 

to-my-german-friends-1-638

 

to-my-german-friends-2-638

 

to-my-german-friends-3-638

--- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---

19 juillet 2015

DSK SUR LES NEGOCIATIONS ENTRE LA GRÈCE ET SES CRÉANCIERS - 2015-06-27

2015-06-27

"Apprendre de ses erreurs" ;
"Learning from one's mistakes"

Lettre ouverte de Dominique Strauss-Kahn*
sur les négociations entre la Grèce et ses créanciers

* Ancien directeur général du Fonds Monétaire International (2007-2011).

DSK y fait une proposition pour traiter le cas de la Grèce.

Ci-dessous la version française du texte (trois premières images),
puis la version anglaise (trois dernières images).

Français

greece-on-learning-from-ones-mistakes-4-638

 

greece-on-learning-from-ones-mistakes-5-638

 

greece-on-learning-from-ones-mistakes-6-638
English

greece-on-learning-from-ones-mistakes-1-638

greece-on-learning-from-ones-mistakes-2-638

greece-on-learning-from-ones-mistakes-3-638

 

--- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---

Publicité
Publicité
29 juin 2015

HISTOIRE ÉCO - Défauts et restructurations de dette depuis 1800 en Europe

À ce tableau il faut ajouter le défaut de la Grèce en 2015.

Mais comme vous le voyez, c'est loin d'être la première fois.

Et les autres pays ne sont pas en reste.

(Cliquez sur le tableau pour l'agrandir)

Defauts et restructuratons de dette en Europe depuis 1800 - HISTOIRE



 




6 juin 2015

2015-fév-12 Carte d'Ukraine après le second accord de Minsk

Cette carte permet notamment de voir l'évolution des lignes de front entre septembre 2014 et février 2015.

Au 12 février 2015, date du second accord de Minsk, ce conflit avait causé la perte de 5500 vies humaines (estimation).

Source pour la carte :
Conseil de défense et de sécurité nationale de l'Ukraine

Nota : cliquez sur la carte pour l'agrandir

20150212_Carte d'Ukraine après le second accord de Lougansk




9 mars 2014

LA CRIMÉE, ENJEU STRATEGIQUE - DONNÉES SUR LES NATIONALITÉS

Population d'Ukraine,
composition par nationalité


Données du recensement de 2001

La particularité de la structure de la population de l'Ukraine est sa composition multinationale.
Plus de 130 nationalités et groupes ethniques vivent sur le territoire de ce pays.

Voici les dernières données disponibles (recensement de 2001).

(1) Niveau national

Ukraine   En % du total En % du total Ratio
Population   de l'année
de l'année Donnée 2001
par nationalité 2001 2001 1989 sur
En milliers de personnes       Donnée 1989
Ukrainians 37 541,7 77,8 72,7 100,3
Russians 8 334,1 17,3 22,1 73,4
Belarussians 275,8 0,6 0,9 62,7
Moldavians 258,6 0,5 0,6 79,7
Crimean Tatars 248,2 0,5 0 x 5,3
Bulgarians 204,6 0,4 0,5 87,5
Hungarians 156,6 0,3 0,4 96
Romanians 151,0 0,3 0,3 112
Poles 144,1 0,3 0,4 65,8
Jews 103,6 0,2 0,9 21,3
Armenians 99,9 0,2 0,1 x 1,8
Greeks 91,5 0,2 0,2 92,9
Tatars 73,3 0,2 0,2 84,4
Gipsies 47,6 0,1 0,1 99,3
Azerbaijanians 45,2 0,1 0 122,2
Georgians 34,2 0,1 0 145,3
Germans 33,3 0,1 0,1 88
Gagausians 31,9 0,1 0,1 99,9
Other 177,1 0,4 0,4 83,9


(2) Niveau régional

En 2001 (date du recensement), il existait en Ukraine...
24 régions administratives
+ une république autonome, la Crimée
+ deux municipalités à statut spécial (pour des raisons différentes):
Kiev (la capitale) et Sébastopol (le port de Sébastopol est le port d'attache de la flotte russe de la Mer Noire).

Voici la composition par nationalité (telle qu'elle ressort du recensement de 2001) pour deux territoires [dont vous avez peut-être entendu parler dans les médias en février 2014]:
la Crimée et la région de Donetsk.

Pour la Crimée, le chiffre est parlant : 58,3% de sa population est russe en 2011 -d'après le service statistique de l'Ukraine lui-même-, et 65,6% en 1989.

Crimée   En % du total En % du total Ratio
Population   de l'année de l'année Donnée 2001
par nationalité 2001 2001 1989 sur
En milliers de personnes       Donnée 1989
Total Crimée 2 024,0 100 100 99,4
Russians 1 180,4 58,3 65,6 88,4
Ukrainians 492,2 24,3 26,7 90,5
Crimean Tatars 243,4 12 1,9 x 6,3
Belarussians 29,2 1,4 2,1 68,9
Tatars 11,0 0,5 0,5 116,2
Armenians 8,7 0,4 0,1 x 3,6
Jews 4,5 0,2 0,7 30,2
Poles 3,8 0,2 0,3 70,9
Moldavians 3,7 0,2 0,3 68,8
Azerbaijanians 3,7 0,2 0,1 173


Pour la région de Donetsk, 38,2% de la population est russe en 2011, contre 43,6% lors du recensement précédent (1989).

Région de Donetsk   En % du total En % du total Ratio
Population   de l'année de l'année Donnée 2001
par nationalité 2001 2001 1989 sur
En milliers de personnes       Donnée 1989
Total région de Donetsk 4 825,6 100 100 90,8
Ukrainians 2 744,1 56,9 50,7 101,9
Russians 1 844,4 38,2 43,6 79,6
Greeks 77,5 1,6 1,6 92,6
Belarussians 44,5 0,9 1,4 57,9
Tatars 19,1 0,4 0,5 75,2
Armenians 15,7 0,3 0,2 155,1
Jews 8,8 0,2 0,5 31,4
Azerbaijanians 8,0 0,2 0,1 187,1


La composition par nationalité est disponible pour les autres régions sur la page idoine, sur le site du service statistique d'Ukraine, lien disponible ci-dessous.

Source : Service statistique d'Ukraine, recensement de 2001

Site internet: Service statistique d'Ukraine

(Nota : pour les personnes qui ne maîtriseraient ni l'ukrainien, ni le russe, il existe une version anglaise du site, cliquer sur le bouton "eng" à droite du bandeau)

Et la page (version anglaise) consacrée à...
la répartition de la population par nationalité en Ukraine

--- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---

26 février 2014

LA CRIMÉE, ENJEU STRATEGIQUE - CARTES

LA CRIMÉE, ENJEU STRATÉGIQUE

LISTE DES CARTES


(1) La région du monde où se trouve la Crimée.
(2) Zoom sur la Crimée.
(3) Le port de Norovossisk, en Russie d'Europe. (Ce port est beaucoup moins intéressant que le port de Sébastopol en Crimée.)
(4) Zoom sur le port russe de Norovossiisk, dans le Kraï de Krasnodar [nom de la subdivision administrative où se trouve ce port].

(1)

La Crimée en Ukraine - carte complétée par Khuur _2

(2) Ici, transcription anglaise : Crimea = Crimée, Sevastopol = Sébastopol

Crimée - 2 - zoom

(3) En jaune, la Russie (visible : la partie ouest de la Russie)

Norovossiisk, en Russie (non loin de la Crimée)

(4) En jaune, le Kraï de Krasnodar (Russie).
Tout proche, à l'ouest, apparaît un bout de la Crimée (en gris).
L'enclave grise dans le Kraï de Krasnodar est la République d'Adyguée.

Port russe de Norovossiisk, en Russie (non loin de la Crimée)

--- --- --- 31 mai 2012

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité